Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé
MENULa qualité nutritionnelle globale de l’alimentation d’enfants nigériens se reflète sur leur croissance Volume 9, numéro 1, Janvier - Février 1999
- Page(s) : 23-31
- Année de parution : 1999
Le but de cette étude comportant des passages répétés était d’estimer le risque d’apports inadéquats en énergie et en certains nutriments critiques chez des enfants âgés de 2 à 4 ans et entièrement sevrés au Niger (Ouallam, département de Tillabéri). Les apports ont été mesurés par pesée des aliments sur 3 jours chez 60 enfants à 1 an d’intervalle, pendant la saison des pluies, puis chez 30 de ceux-ci à la saison sèche subséquente. Deux scores ont été développés pour évaluer la qualité globale des rations : un score de qualité nutritionnelle (SQNA), qui synthétise l’adéquation des apports aux besoins, ainsi qu’un score de diversité de l’alimentation (SDA). La relation entre ces scores et le statut anthropométrique a été examinée. Les rations, à base de céréales, comportent peu de denrées animales, de matières grasses, de fruits et de légumes autres que des feuilles vertes. Les apports en énergie, protéines, vitamine A et zinc sont insuffisants, et ce de façon encore plus marquée en saison des pluies, sauf pour la vitamine A. Le risque de carence en zinc est très élevé. Le score de qualité (SQNA) était significativement associé à l’adéquation des apports aux besoins en énergie, protéines, fer, zinc et vitamine A (dans une moindre mesure), de même qu’aux indices de poids et de taille des enfants. Une plus grande diversité était associée à une meilleure qualité nutritionnelle des rations, mais la relation avec les poids et tailles était lâche. Nos données suggèrent que la diversité alimentaire présenterait davantage de lien avec la croissance somatique lorsque les apports en énergie sont plus élevés et donc moins susceptibles d’être un facteur limitant. De tels indices de la qualité globale des rations, pour leur intérêt pratique, devraient être davantage étudiés dans diverses populations d’enfants et leur validation devrait s’appuyer, au-delà des indices anthropométriques, sur des marqueurs biochimiques de l’état de nutrition.