JLE

Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

MENU

Les organismes communautaires et la lutte contre les IST/VIH/sida à Montréal : quelles leçons pour les pays africains au sud du Sahara ? Volume 20, numéro 2, avril-mai-juin 2010

Auteurs
Université de Montréal Département Administration de la santé 2350, boulevard Edouard-Montpetit Studio 8236 Université de Montréal Montréal (Québec) Canada H3T 1J4, Département santé de l'université Senghor 15, avenue du Général de Gaulle 78600 Maisons-Laffitte France

L'épidémie de l'infection à VIH/sida ou pandémie du siècle constitue un des grands problèmes de santé publique actuellement dans le monde. Au Bénin, des facteurs sociologiques et socioculturels se combinent à des réalités socio-économiques pour faire progresser cette pandémie plus vite dans certaines régions rurales que dans les zones urbaines. Cette étude, réalisée dans le cadre d'un stage de formation effectué dans les organismes communautaires s'occupant de la lutte contre l'épidémie de l'infection à VIH/sida dans la ville de Montréal, a pour but de voir les expériences positives développées dans ce contexte afin de s'en inspirer pour proposer des solutions utiles et pratiques dans le continent africain. Elle nous a permis de nous rendre compte du fait que ces affections sont liées à des comportements à risque qui riment avec pauvreté, désocialisation et vulnérabilité, même dans les pays à revenu élevé. Ensuite, la chronicité de la maladie liée aux traitements par antirétroviraux a entrainé un relâchement dans l'adoption des comportements sains par les groupes vulnérables. L'affection se concentre dans certain groupe, ce qui donne un faux sentiment de sécurité au reste de la population qui ne sent pas concernée par les messages de sensibilisation d'où la difficulté à la mobiliser pour le dépistage volontaire. Face à cela, tous les efforts des organismes et de tous les acteurs impliqués dans ce combat, avec le soutien des structures publiques de santé, sont de lutter contre cette vulnérabilité en fournissant informations et ressources aux groupes cibles victimes afin de leur permettre de mieux se protéger. Toutefois, cette lutte reste trop confinée dans ces groupes cibles, et des efforts doivent être faits dans le sens d'une plus grande lisibilité du discours sur le sida, car la limite entre les groupes cibles et le reste de la population est très floue. Cette étude nous a, enfin, permis d'apprendre des façons de faire dont on peut s'inspirer pour une dynamisation de la lutte dans le contexte rural en Afrique.