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Annales de Biologie Clinique

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Intérêt du ionogramme chez le brûlé thermique grave Volume 63, numéro 4, Juillet 2005

Auteurs
Laboratoire de biochimie de l’UFR Pharmacie, Abidjan, Côte d’Ivoire, Laboratoire de biochimie de l’Institut Pasteur, Abidjan, Côte d’Ivoire, Centre des grands brûlés, CHU de Cocody, Côte d’Ivoire

Les brûlures thermiques entraînent des perturbations hydroélectrolytiques, localisées au niveau des zones brûlées, qui se généralisent à tout l’organisme, mettant ainsi en jeu le pronostic vital dès que la surface corporelle brûlée (SCB) dépasse 20 % chez l’adulte et 10 % chez l’enfant. Ces troubles hydroélectrolytiques sont largement cités à travers la physiopathologie du brûlé. Cependant, très peu de travaux font état de l’étude de tous les paramètres hydroélectrolytiques au cours de la prise en charge des grands brûlés. L’objectif de notre étude a donc été de réaliser des ionogrammes sanguins et urinaires afin de mettre en exergue les électrolytes perturbés. L’étude a concerné 30 brûlés thermiques graves sans distinction d’âge et de sexe, hospitalisés au centre des grands brûlés d’Abidjan. Les patients ont été suivis pendant les trois premiers jours après la brûlure, ainsi qu’à la phase initiale de la réanimation. Les résultats ont montré conformément à la littérature une hypophosphorémie, une hypoprotidémie et une hypocalcémie. L’hypoprotidémie et l’hypocalcémie sont respectivement et négativement corrélées avec l’importance de la SCB. L’hyperkaliémie et une hyponatrémie ont été observées. Mais contrairement aux données de la littérature, elles n’étaient pas significatives. Des moindres variations de la chlorémie et de la magnésémie ont été notées. Enfin, tous les paramètres urinaires étaient diminués dans la population étudiée. Nos résultats suggèrent la nécessité d’adjoindre systématiquement au protocole de traitement un apport en protéines, en phosphore et en calcium par voie parentérale.