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Annales de Biologie Clinique

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Hormone natriurétique auriculaire et fonctions endocrines Volume 57, numéro 2, Mars - Avril 1999

Auteurs
Service d’endocrinologie et maladies métaboliques, Clinique Marc-Linquette, USN-A, CHRU, 6, rue du Professeur-Laguesse, 59037 Lille Cedex

L’hormone natriurétique auriculaire (ANP) est une hormone d’origine cardiaque dont le gène et les récepteurs spécifiques sont largement exprimés dans l’organisme. Cette hormone est essentiellement impliquée dans le contrôle de l’homéostasie hydrosodée et la régulation tensionnelle. Les principaux effecteurs sont le rein et le système vasculaire, mais l’ANP interagit également avec de nombreuses hormones afin d’en réguler la sécrétion. La glande surrénale constitue la principale cible de l’ANP. Le peptide y exerce un rôle inhibiteur de la stéroïdogenèse prédominant sur les minéralocorticoïdes, mais une action sur les glucocorticoïdes est également retrouvée. Cela suggère l’existence d’une boucle régulatrice, les hormones gluco et minéralocorticoïdes favorisant la synthèse du peptide natriurétique. Par ailleurs, l’ANP diminue la synthèse des hormones thyroïdiennes qui exercent en retour un effet stimulant sur sa propre production. L’axe hypothalamo-hypophysaire représente un autre site d’action important de l’ANP. L’ANP inhibe la sécrétion d’ACTH et de vasopressine. La vasopressine stimule la production d’ANP tandis que la GH (growth hormone) l’inhiberait. Globalement les effets endocriniens de l’ANP renforcent les actions cardiovasculaires vasodilatatrices et rénales natriurétiques du peptide en s’opposant à la rétention hydrosodée induite par le système rénine angiotensine aldostérone et la vasopressine. Du fait d’une production locale, l’ANP participerait également à la régulation paracrine de certaines fonctions notamment gonadiques. Au niveau central, elle agit comme un neurotransmetteur contrôlant les fonctions pituitaires et le système nerveux végétatif. En pathologie endocrine, les concentrations plasmatiques d’ANP sont augmentées dans l’hypercorticisme, l’hyperaldostéronisme, l’hyperthyroïdie et les syndromes de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique. Elles sont diminuées dans l’hypothyroïdie et pourraient constituer un marqueur d’équilibre des insuffisants surrénaliens traités, en association avec les autres marqueurs.