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Annales de Biologie Clinique

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Variabilité génétique des échovirus de type 3 Volume 70, numéro 2, Mars-Avril 2012

Auteurs
Laboratoire de virologie clinique, Laboratoire de référence OMS pour la poliomyélite et la rougeole, Institut Pasteur, Tunis, Tunisie

Ce travail a pour but d’étudier la variabilité génétique et antigénique dans la région VP1 des échovirus de type 3 (E-3), sérotype d’entérovirus incriminé dans des cas de méningites, d’atteintes neuromusculaires et de diabète de type 1 chez l’homme. Quarante-six séquences VP1 de souches E-3, dont 9 isolées chez des enfants tunisiens ont été incluses. Analyses phylogénétiques et taux de divergence nucléotidique ont été étudiés sur la totalité de la VP1 et sur une portion de 290 nucléotides dans la partie 5’ de la VP1. Les séquences en acides aminés ont été déduites à la recherche de déterminants antigéniques spécifiques de génotypes. Les séquences E-3 se sont réparties en deux génogroupes, I et II ; la variabilité génétique globale au sein du sérotype atteint 29,1 %. Le génogroupe I comporte des séquences assez hétérogènes, certaines se regroupent en un génotype avec au plus 15,1 % de divergence. Les séquences du génogroupe II ont un maximum de divergence de 13,8 % et correspondraient à un seul génotype. Les deux génogroupes co-circulent et ont une distribution temporospatiale à large étendue. Des substitutions d’acides aminés, pouvant être spécifiques de génogroupe, de génotype ou de variants particuliers, ont été relevées. Ce travail est une première tentative de classification des E-3 en génogroupes et génotypes et rapporte de nouvelles séquences d’origine nord-africaine. Il contribue à une meilleure connaissance de l’épidémiologie moléculaire des entérovirus en général et des E-3 en particulier, sérotype jusque-là très peu étudié dans la littérature.