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Médecine thérapeutique / Pédiatrie

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Quel traitement pour la coqueluche ? Volume 9, numéro 3, Mai-Juin 2006

Auteur
Université Claude Bernard, Service d’urgence et de réanimation pédiatriques, Hôpital Edouard Herriot, Place d’Arsonval, 69437 Lyon Cedex 03

La coqueluche reste d’actualité en raison de la persistance d’une incidence élevée chez l’adulte, à l’origine de la contamination des nourrissons non en âge d’être protégés par la vaccination et qui peuvent développer des formes graves voire mortelles. L’antibiothérapie est indiquée dans les 21 jours suivant le début de la maladie. Son efficacité est démontrée pour l’éradication du portage et la limitation du risque de diffusion de la maladie, permettant le retour en collectivité après 5 jours de traitement. L’érythromycine reste la référence pour une durée de 14 jours. Cependant, ce produit médiocrement toléré n’est pratiquement plus utilisé. En outre, la forme validée par les essais n’est pas commercialisée en France. Les recommandations actuelles favorisent les nouveaux macrolides, mieux tolérés et permettant un schéma simplifié. Les antibiotiques privilégiés sont la clarithromycine (7 jours) ou l’azithromycine (5 voire 3 jours). Le cotrimoxazole (14 jours) représente une alternative chez les sujets intolérants aux macrolides.Il n’existe pas de traitement efficace de la toux coquelucheuse et aucune étude ne permet de valider l’usage des corticoïdes, du salbutamol ou des immunoglobulines.Les nourrissons de moins de 3 mois présentant la coqueluche doivent être systématiquement hospitalisés et isolés, ce qui permet une surveillance monitorée et la réalisation de soins de nursing. Les formes sévères (« coqueluche maligne ») comportent une détresse respiratoire avec hypertension artérielle pulmonaire et une défaillance multiviscérale, notamment cardio circulatoire et neurologique. Une forte hyperleucocytose, une thrombocytose, une hypo-natrémie représentent des signes d’alerte d’installation d’un tel syndrome grevé d’une très lourde mortalité. Diverses thérapeutiques invasives ont été proposées, notamment vasodilatateurs pulmonaires, oxygénation extracorporelle et assistance circulatoire. L’hyperleucocytose pourrait être un facteur physiopathologique déterminant, justifiant le recours à l’exsanguino-transfusion.