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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Ressources en eau et santé publique au Sahel : exemple de la propagation des maladies infectieuses à Saint-Louis (Sénégal) Volume 20, numéro 1, janvier-février-mars 2009

Auteurs
Hydrosciences Montpellier UMR 050 (IRD)/UMR 5569 (CNRS) Université Montpellier 2, place Eugène-Bataillon 34095 Montpellier, France, Équipe DYNMIRIS-UMR PRODIG 8586 CNRS Université Denis-Diderot Paris-VII 2, place Jussieu 75251 Paris cedex 05 France, Institut de géographie alpine Université Joseph-Fourier 14 bis, avenue Marie-Reynoard 38100 Grenoble France, Groupe GIRARDEL Université Gaston-Berger Saint-Louis, Sénégal, GEMI, UMR 2724 IRD-CNRS, Équipe dynamique des systèmes et maladies infectieuses Centre IRD de Montpellier 911, avenue Agropolis BP 64501 34394 Montpellier cedex 05 France

Les villes sahéliennes d’Afrique, notamment Saint-Louis du Sénégal, sont pour la plupart soumises à une variabilité hydroclimatique assez notable. Parmi les conséquences les plus remarquables de ces fluctuations climatiques figurent sans doute la grande sécheresse due depuis plus d’une trentaine d’années à des déficits pluviométriques importants et un retour à des précipitations plus abondantes à partir de la fin des années 1990. En effet, durant cette dernière décennie, on peut observer des occurrences plus fréquentes de pluies annuelles un peu plus élevées. Ces hivernages pluvieux occasionnent à leur tour des inondations qui, sont facilitées entre autres par la médiocrité des sites d’habitat. Sur le plan sanitaire, ces situations hydrologiques participent à la propagation de vecteurs et parasites pathogènes chez les populations locales et d’autres types de moustiques nuisibles comme Culex quinquefasciatus. On peut citer notamment le cas des Anophèles et des Aedes qui transmettent respectivement le paludisme et la fièvre jaune dans sa composante urbaine. La commune de Saint-Louis souffre ainsi de la multiplication des eaux stagnantes surtout dans les points bas intra-urbains. Le manque d’équipements socioéconomiques et surtout la faible couverture sanitaire fragilisent la capacité adaptative de ses habitants face aux agents pathogènes. En outre, les situations hydrologiques, notamment la pluviométrie et les apports du fleuve Sénégal sont bien liés aux cas de consultations générales observées dans les structures sanitaires locales et à la morbidité ressentie. Les quartiers densément peuplés en concentrant aussi plus de la moitié des cas cliniques font partie des plus exposés.