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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Déficit pluviométrique hivernal sur la France : autopsie des agglutinations anticycloniques des hivers de 1988 à 1992 Volume 3, numéro 2, Juin 1992

Auteurs
Laboratoire de Géographie Physique CNRS/URA 260, Université Jean-Moulin, BP 0638 69239 Lyon Cedex 02, France.
  • Page(s) : 103-13
  • Année de parution : 1992

Le déficit pluvio-nival des saisons hivernales de 1988 à 1992 est associé à des périodes de stabilité anticyclonique de durée inhabituelle, la pluie étant rejetée sur les marges du « couvercle » de hautes pressions. Les vastes agglutinations anticycloniques n’ont pas une origine « locale », c’est-à-dire thermique continentale, et elles ne constituent pas une masse inerte, mais elles sont constamment alimentées par des Anticyclones Mobiles Polaires (AMPs), vastes lentilles mobiles d’air polaire froid et pelliculaire issues du bassin arctique. Les AMPs s’écoulent, soit à l’ouest du Groenland empruntant la trajectoire « américaine », soit à l’est suivant la trajectoire « scandinave ». Leur emboîtement, et le blocage par les AMPs plus denses dont la trajectoire est plus directe, provoquent l’agglutination des cellules de hautes pressions sur l’Atlantique oriental et l’Europe occidentale. L’accroissement de fréquence des agglutinations hivernales, qui se manifeste par une croissance continue de la pression en surface sur la France (au cours de la période 1959-1991), est associée au refroidissement de l’Atlantique Arctique (continu depuis les années 1940), d’où sont précisément issus les Anticyclones Mobiles polaires.