JLE

Science et changements planétaires / Sécheresse

MENU

Recherche d‘indicateurs des risques de ruissellement et d‘érosion sur les principaux sols des montagnes méditerranéennes du Rif occidental (Maroc) Volume 15, numéro 1, JANVIER-FÉVRIER-MARS 2004

Auteurs
École nationale forestière des ingénieurs (ENFI), BP 511, Salé, Maroc <sabirenfiwanadoo.net.ma> Institut de recherche pour le développement (IRD), Laboratoire MOST, BP 64501, 34394 Montpellier cedex 5, France <roosempl.ird.fr> <barthesmpl.ird.fr>

Dans les montagnes méditerranéennes du Maroc, les problèmes d‘érosion sont variés et importants : décapage des horizons humifères par érosion en nappe (1 à 5 t\ha\an), érosion en rigoles (10 à 100 t\ha\an) et érosion aratoire lors du travail du sol (1 à 60 t\ha\an), ravinement des versants (100 à 300 t\ha\an), mouvements en masse, dégradation des berges des oueds, envasements des barrages, coulées boueuses, etc. Sur les fortes pentes des montagnes méditerranéennes, l‘érosion linéaire est nettement plus importante que l‘érosion en nappe, car l‘énergie du ruissellement est plus forte que celle des pluies. Pour évaluer les risques de ruissellement et d‘érosion on a donc cherché des indicateurs de la capacité du sol à se désagréger et à produire du ruissellement. C‘est pourquoi, un simulateur de pluies simplifié (irrigateur à rampe) a été mis au point pour mesurer sur le terrain (1 m 2), la pluie d‘imbibition (Pi) et la vitesse d‘infiltration finale (If) avec des pluies simulées de 50 mm de hauteur et des intensités de 80 mm\h. Soixante‐quatre placettes, représentant les différents sols, pentes (15 à 40 %) et utilisations des terres (forêts, agroforêts, parcours, cultures) ont été testées. Des corrélations significatives (R ∓ 0,95 à 0,70) ont été observées entre l‘infiltration et i) certaines caractéristiques de l‘horizon superficiel du sol (taux de matière organique, macro‐agrégats stables à l‘eau, cohésion, densité apparente) ; ii) les états de surface (surfaces couvertes et surfaces fermées par les croûtes, les cailloux et le tassement). Ces résultats permettent d‘évaluer à l‘aide d‘un système d‘information géographique (SIG) le risque d‘érosion en montagne en considérant les utilisations des terres, les sols, les pentes et certains indicateurs, tels que l‘infiltration, la teneur en macro‐agrégats stables, l‘encroûtement et la compaction du sol en surface. Le surpâturage et la mise en culture des terres forestières réduisent la couverture végétale des terres ainsi que le taux de matière organique et compactent le sol. Les risques de ruissellement et d‘érosion augmentent. Les reboisements restaurent la situation, mais soustraient une partie de leurs parcours aux paysans et sont peu acceptés. L‘agroforesterie améliore les caractéristiques hydrodynamiques des sols et permet une agriculture de montagne durable et mieux acceptée.