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Science et changements planétaires / Sécheresse

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Comparaison entre stabilité des agrégats ou des mottes et risques de ruissellement et d‘érosion en nappe mesurés sur parcelles en zone soudanienne du Mali Volume 15, numéro 1, JANVIER-FÉVRIER-MARS 2004

Auteur
Laboratoire d‘agropédologie, IPR de Katibougou, BP 6, Koulikoro, Mali <drdialloird‐ml.org> Laboratoire MOST, IRD‐Cirad, BP 64501, 34394 Montpellier cedex 5, France <barthesmpl.ird.fr, <roosempl.ird.fr> Institut de recherche pour le développement (IRD) UR‐ECU, 57, Tran Hung Dao, Hanoi, Vietnam <d.orangecgiar.org>

En 1998 et 1999, le ruissellement et l‘érosion ont été mesurés au Sud‐Mali sur sept parcelles d‘érosion standard (100 m 2) sous pluies naturelles. Ces parcelles étaient installées sur sol ferrugineux tropical, sol brun vertique et sol peu évolué d‘érosion, avec les modes d‘occupation suivants : jachère arbustive, culture avec labour (maïs puis coton, en culture attelée), culture avec travail minimum (maïs puis coton, travail à la pioche sur le rang seulement). Des échantillons de sol ont été prélevés à 0‐10 cm de profondeur, afin de déterminer notamment la teneur en carbone, la stabilité des agrégats (tamisage dans l‘eau) et la stabilité des mottes (sous l‘impact de gouttes d‘eau). Les résultats montrent que lorsque le taux d‘argile (et limons fins) est faible et les pratiques culturales intensives, la teneur en carbone du sol et la stabilité des agrégats et des mottes sont faibles également, tandis que le ruissellement et l‘érosion sont élevés. De manière générale, le sol brun vertique (argileux) et les sols sous jachère sont donc moins sensibles au ruissellement et à l‘érosion que le sol ferrugineux et les sols labourés. Les résultats sont plus complexes en cas de travail minimum (par rapport aux autres traitements, ruissellement et érosion sont importants en année humide mais faibles en année sèche) et sur sol peu évolué (ruissellement élevé mais érosion limitée, du fait de la richesse en éléments grossiers en surface). Les résultats montrent également que le ruissellement est lié à la stabilité des agrégats (elle‐même liée à la teneur en argile et en carbone), et que l‘érosion est fonction de la stabilité des mottes (elle‐même fonction de la richesse en radicelles). Les pratiques qui garantissent une stabilité élevée de la couche de sol superficiel permettent donc de diminuer la sensibilité du sol au ruissellement et à l‘érosion. Par ailleurs, ces résultats confirment et étendent la validité de tests d‘érodibilité simples (stabilité des agrégats et des mottes) pour évaluer le ruissellement et l‘érosion à l‘échelle parcellaire. Le test de stabilité des mottes peut être long quand les mottes sont stables (de 10 s à 120 min). De plus, il exige une quantité de sol plus importante (120 g) que le test de stabilité des agrégats (20 g) et un transport précautionneux des mottes jusqu‘au laboratoire. En revanche, il requiert très peu de matériel de laboratoire (pipette).